Cet été est très éprouvant pour les artistes arabes. Après Youssef Chahine, décédé il y a peu, c'est le grand poète palestinien Mahmoud Darwich qui lutte contre la mort. Suite à une intervention à coeur ouvert, le poète, qui a tant donné à la cause palestinienne, est sous assistance respiratoire dans un hôpital texan. Je l'avais vu déclamer ses poèmes au Théâtre Mohammed V de Rabat, devant une assistance recueillie et emportée par la force subtile de son verbe. J'avoue avoir été complètement fasciné par sa prouesse ce soir-là. Il avait réussi à tenir en haleine pendant près de deux heures durant quatre mille personnes silencieuses, portables éteints et murmures suspendus.
Qui peut de nos jours se prévaloir d'un tel exploit?
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